A la salle des fêtes La Palun de Buis les Baronnies
Pour ce concert, Camille Belin et Louise Salmona, toutes deux membres de l’Ensemble Polygone, proposent un dialogue musical riche et profond : elles nous entraînent dans leur interprétation d’œuvres incontournables du répertoire pour violon et piano, dans une suite d’émotions puissantes et contrastées. Conversation nuancée et complexe entre leurs deux instruments, elles chemineront de l’expression joyeuse et lumineuse de Beethoven, reflétant l’optimisme du printemps, à l’intensité dramatique du Scherzo de Brahms, ou de la sensibilité romanesque de Ravel dans sa Sonate dite « posthume » au contrepoint élaboré et aux couleurs passionnées de la sonate en la majeur de César Franck. Un parcours subtil et nuancé qui ne manquera pas de séduire les auditeurs.
Camille Belin – piano
Louise Salmona – violon
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- Camille Belin – piano
Camille Belin a découvert sa passion pour le piano dès l’âge de trois ans. Diplômée de l’École Normale de Musique de Paris Alfred Cortot, elle a remporté plusieurs prix internationaux, dont le Prix Spécial au Dorothy MacKenzie Artist Recognition Scholarship à New York et le Premier Prix à l’Unanimité au Concours de Lagny-sur-Marne. En 2017, elle a fondé le Duo Neria avec la violoncelliste Natacha Colmez-Collard, et en 2019, elle a rejoint l’Ensemble Polygones. Camille est également engagée dans la musique contemporaine et enseigne à l’École Française de Piano.
- Louise Salmona – violon
Violoniste à l’Opéra National de Paris, Louise Salmona mène également une carrière de chambriste et se produit régulièrement dans de nombreuses salles et festivals. Membre fondateur de l’Ensemble Polygones et du Concert Idéal, elle a enregistré plusieurs disques chez NoMad Music et Evidence. Louise a participé à des formations symphoniques prestigieuses comme le Gustav Mahler Jugendorchester, le London Symphony Orchestra, et le Royal Concertgebouw Orchestra. Elle est diplômée du CNSM de Lyon et du Royal College of Music de Londres.
Informations pratiques:
Dimanche 30 mars 2025 17h00 | Salle des fêtes Lapalun à Buis les Baronnies (26170) |
Tarif 15€
gratuit -18ans |
Réservations Billetweb (click): 15,50€
Votre réservation vous donne accès aux meilleures places, le jour du concert présentez-vous directement au contrôle et installez-vous aux places notées réservées. |
Espèces, Chèque,
Carte bancaire |
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Au programme :
- Ludwig Van BEETHOVEN (1770-1827): Sonate en fa majeur Op. 24 « Le Printemps »
- Johannes BRAHMS (1833-1897): Scherzo de la sonate F.A.E.
- Maurice RAVEL (1875-1937): Sonate posthume
- César FRANCK (1822-1890): Sonate en la majeur.
- Ludwig Van BEETHOVEN : « Sonate en fa majeur Op. 24 « Le Printemps »
Parmi les plus célèbres, ces pages pour violon du compositeur allemand dévoilent une écriture particulièrement poétique. Composée entre 1795 et 1797 par Ludwig van Beethoven (1770-1827), la Sonate pour violon et piano n° 5 comprend quatre mouvements. Sous-titrée « Le Printemps » après la mort du compositeur, elle tient probablement ce nom de son allure souriante et épanouie. Dès le premier mouvement Adagio, c’est en effet déjà un festival de sensations printanières que fait éclore le dialogue entre le piano et le violon avec l’exposition du premier thème. Le deuxième mouvement, lent et de forme assez libre, encourage cette idylle entre les deux instruments, bien plus du côté du dialogue que de la confrontation. Il est suivi d’un Scherzo très court où même les notes semblent raccourcies tandis qu’un Rondo final clôt la pièce en reprenant notamment ce thème rafraîchissant du premier mouvement. Avec cette sonate, Beethoven signe probablement quelques-unes de ses plus belles pages pour violon.
- Johannes BRAHMS : Scherzo de la sonate FAE
En octobre 1853, Robert Schumann, Johannes Brahms et Albert Dietrich unissent leurs talents pour composer une sonate pour violon et piano en quatre mouvements, cadeau pour le violoniste Joseph Joachim avec qui les trois compositeurs étaient amis. Joachim avait adopté la devise romantique « Frei aber einsam » (libre mais solitaire), et chaque mouvement de la sonate est basé sur les notes F, A et E, les initiales de cette devise. A Albert Dietrich revient le premier mouvement, Schumann composant les deuxième et quatrième, tandis que Brahms héritait du troisième mouvement. Le Scherzo, composé par Brahms, est particulièrement remarquable. Brahms avait déjà montré sa maîtrise de cette forme dans ses œuvres précédentes, notamment dans son scherzo pour piano en mi bémol mineur et dans ses deux premières sonates pour piano. Traditionnellement la partie légère, ce Scherzo devient rapidement et sans aucun doute la plus originale des trois contributions, marquée par une entrée en staccato intense. La sonate a été présentée à Joachim le 28 octobre 1853 lors d’une soirée chez les Schumann. Joachim a joué l’œuvre avec Clara Schumann au piano et a facilement identifié l’auteur de chaque mouvement. L’œuvre complète n’a jamais été publiée du vivant des compositeurs. Le Scherzo de Brahms ne sera publié que dix ans après la mort du compositeur, en 1906.
- Maurice RAVEL : Sonate posthume
Ravel n’a pas inclus sa première sonate pour piano et violon dans son catalogue. Composée en avril 1897, elle a été jouée au Conservatoire par Georges Enesco et Ravel lui-même durant l’année 1897- 1898. Archivée, elle fut publiée en 1975 sous le titre trompeur de « Sonate posthume ». Cette sonate, influencée par les musiciens français de chambre, ne reflétait pas la modernité que Ravel souhaitait affirmer plus tard. C’est pourquoi il n’a jamais voulu la publier, préférant laisser la place à ses œuvres plus expérimentales, comme sa sonate pour violon et piano de 1927. Peut-être que cet Allegro Moderato, qui s’inspire des premiers mouvements des sonates de César Franck et de Gabriel Fauré, lui semblait indigne d’illustrer son génie créatif aux yeux de la postérité ! Une œuvre qui, loin des jeux de contrastes privilégiés ultérieurement, tente plutôt de trouver un équilibre entre les deux interprètes.
- César FRANCK : Sonate en La Majeur
En mars 1890, quelques mois avant la mort du compositeur à 68 ans, un critique du journal le Temps écrivait : « M. César Franck est très apprécié par les artistes, mais il ne sera jamais populaire. » Ce critique n’avait peut-être pas entendu la Sonate pour piano et violon, devenue l’une des œuvres les plus jouées de l’artiste. Cette sonate en quatre mouvements est caractérisée par sa structure complexe, ses thèmes variés, et son unité grâce à une forme cyclique. Elle est aussi remarquable pour l’équilibre entre le piano et le violon, qui dialoguent à égalité, et pour la maîtrise du tempo demandée aux interprètes. Composée en 1886, elle a été dédiée au violoniste belge Eugène Ysaÿe. Elle a aussi inspiré Marcel Proust pour sa « sonate de Vinteuil », thème évoqué dans « À la recherche du temps perdu ».