Schubertiade – soprano, piano et cor le dimanche 21 avril 2024 à 17h

A la salle des fêtes Lapalun 26170 Buis-les-Baronnies

Les Schubertiades à l’époque de Franz Schubert.

Il s’agissait de réunions plutôt informelles, un mélange de rencontres amicales et de salon littéraire et musical à Vienne, autour de Schubert, en sa présence ou non. La musique est au centre, la littérature aussi, et l’alcool bien sûr ! Le nombre d’invités variait, d’une quinzaine à une centaine pour les soirs les plus festifs. La soirée s’articulait autour des Lieder de Schubert que le compositeur accompagnait et chantait lorsqu’il était présent.

C’est à partir de 1822 que Schubert lui-même utilise le terme de Schubertiade pour ces événements. Progressivement, le nom du compositeur commence à se faire connaître dans les cercles de musique et les endroits que l’on qualifierait aujourd’hui de « place to be ». Le succès est réel, et les gens commencent même à se demander pourquoi les Lieder de ce fameux Franz Schubert ne sont pas édités. Ce sont ces Schubertiades qui vont permettre à Schubert que sa musique soit jouée par la suite en concert.

Emilie Ménard – Soprano Alain Roudier – piano Nicolas Roudier – cor

 

Instruments historiques

« Auf Dem Strom » a été écrit pour un corniste du nom de Joseph Rodolphe Lewy, né à Nantes et élève de Duvernoy à Paris. Il fut un des premiers défenseurs de l’utilisation du cor à pistons en France. Auf dem Strom fut créé en 1828, environ 10 ans après l’apparition des premiers pistons, et la pièce fait usage de notes et d’un registre jusque-là inaccessibles à l’instrument.

Nicolas Roudier jouera un cor attribué à Chollet vers 1830, et il est équipé de 3 pistons Stoelzel, l’un des systèmes de piston les plus vieux, voire primitif. Son pavillon est peint avec une chinoiserie verte. Nous n’en connaissons actuellement que deux de ce genre, l’autre étant au musée de Berne en Suisse. Un instrument rare et proche de ce qui aurait probablement été joué pour cette pièce. L’instrument est difficile à jouer car non restauré, mais il a un son intime et magnifique qui convient parfaitement. J’utiliserai une combinaison du jeu au piston et du jeu avec la main dans le pavillon, comme probablement à l’époque. »

 

Alain Roudier jouera un piano Schatzel de 1828

Dimanche 21 avril 2024 17h00 Salle des fêtes Lapalun à Buis les Baronnies (26170)
Tarif 15€

gratuit -18ans

Réservations Billetweb (click): 15,50€             

Votre réservation vous donne accès aux meilleures places, le jour du concert présentez-vous directement au contrôle et installez-vous aux places notées réservées.

Espèces, Chèque,

Carte bancaire

  • Maison des Arcades: les mercredi et samedi précédant le concert de 10h à 12h30, places réservées
  • Sur place le jour du concert en placement libre

 

Au programme:  Franz Schubert (1797-1828)

  • Die schöne Müllerin (La Belle Meunière), D. 795
    • Halt (Halte)
    • Danksagung an den Bach (Remerciements au Ruisseau)
    • Am Feierabend (Le Soir, au moment du repos)
    • Der Neugierige (Le Curieux)
    • Ungeduld (Impatience)
    • Morgengruß (Salut matinal)
    • Der Jäger (Le Chasseur)
    • Eifersucht und Stolz (Jalousie et Fierté)
    • Die liebe Farbe (La Couleur chérie)
    • Trockne Blumen (Fleurs séchées)
  • Klavierstücke n°2 D946 Alain Roudier au piano
  • Auf Dem Strom (Sur le fleuve) D 943, trio piano, cor, voix

 

Die schöne Müllerin (1823) La belle meunière, D 795

Dans ce cycle complet de Lieder composé en 1823, Schubert utilise des registres musicaux différents pour exprimer pleinement les péripéties successives. L’histoire est la suivante : un jeune homme, voyageant le long d’un ruisseau, arrive chez un meunier et tombe amoureux de sa fille. Mais la belle, d’abord bienveillante, préfère se laisser séduire par un chasseur. L’apprenti meunier s’en noie de chagrin et de désespoir.

Les thèmes développés sont typiquement romantiques : l’amour, l’espoir, la déception, la tristesse, la mort, la quête personnelle, le voyage, la nature. Une touche de candeur, un doigt de délicatesse, une pincée de folklore constituent les ingrédients des vingt poèmes de Wilhelm Müller, transcendés par la faconde mélodique du compositeur aux 600 lieder. D’un texte à l’autre, se dévoile, sur fond d’intrigue amoureuse, une atmosphère bucolique, où des personnages typiques de la campagne se mêlent aux descriptions enflammées du ruisseau, de l’aube, des fleurs séchées.

 La cohérence du cycle est assurée par le thème du voyage : le ruisseau, fil conducteur et confident du narrateur, le promeneur, et la nature. La première partie est joyeuse, pleine d’espoir, puis le ton s’obscurcit pour devenir mélancolique, triste, voire violent.

Auf dem Strom – Sur le fleuve  D 943, trio piano, cor, voix

Ce morceau de musique magnifique et unique semble typique de la dernière année Schubert dans la mesure où il est dominé par la pensée de Beethoven : en l’écrivant, Schubert rendait à la fois hommage à la mémoire de son grand ancêtre musical et établissait son droit d’être considéré comme son digne successeur. Auf dem Strom contient une citation musicale de la Symphonie « Héroïque », œuvre que Beethoven a composée « pour célébrer le souvenir d’un grand homme ».  Il est probable qu’en l’écrivant Auf dem Strom, Schubert ait également rendu hommage à la mémoire de l’illustre compositeur

Par son instrumentation pour voix, cor et piano, le lied « Auf dem Strom » fait penser à son « Hirt auf dem Felsen » (Pâtre sur le rocher, HN 969), avec clarinette obligée. Les deux pièces furent composées en 1828, toutes deux répondant au souhait d’un musicien – dans le cas présent le corniste Rudolf Lewy. C’est avec lui et le ténor Ludwig Tietze que Schubert donna la première exécution de « Auf dem Strom », le 26 mars 1828 à Vienne. Ils eurent un tel succès que l’oeuvre figura peu de temps après à nouveau au programme et que la presse s’emballa, parlant d’un « indescriptible régal pour les oreilles ».