A la salle des fêtes Lapalun de Buis les Baronnies (26170)
Emilie Ménard – Soprano
Catherine Bourgeois – Mezzo Soprano Catherine Sternis – Piano |
Incarner la « Diva Assoluta », Maria Callas, tragédienne autant que cantatrice, le « vilain petit canard » devenu la femme la plus élégante du monde, la seule chanteuse à couvrir par l’étendue de sa tessiture vocale les voix de mezzo-soprano et de soprano, quelle gageure!
Deux cantatrices et une pianiste, ce soir du 15 janvier, pour le premier concert de la saison 2022 des Sérénades en Baronnies. Au piano Catherine STERNIS aura la joie d’accompagner la soprano Emilie MENARD et la mezzo-soprano Catherine BOURGEOIS.
Au programme:
- Wolfgang Amadeus Mozart: Via resti servita – Le nozze di Figaro, Prendero – Cosi fan tutte,
- Vincenzo Bellini: Casta Diva – Norma, Mira, O Norma
- Camille Saint-Saëns: Mon coeur s’ouvre à ta voix – Samson et Dalila
- Georges Bizet: Habanera – Carmen, Je dis que rien ne m’épouvante, Prélude, L’air des sistres
- Giacomo Puccini: Senza mamma – Suor Angelica
- Giuseppe Verdi: Stride la vampa – Il trovatore
- Giacomo Puccini: Un bel di vedremo – Madama Butterfly
- Léo Delibes: Duo des fleurs – Lakmé
Concert soumis aux règles sanitaires en vigueur: un pass-sanitaire valide vous sera demandé à l’entrée du concert et port du masque obligatoire dans la salle, masques et gel hydroalcoolique seront à votre disposition.
Tarif 15€, gratuit -18ans, réservation vivement conseillée :
- Helloasso réserver, payer, imprimer le billet et accès direct à la salle Cliquez ici
- Par téléphone : 04 75 28 23 18
- Maison des Arcades les mercredi et samedi précedant le concert de 10h à 13h30
Maria Callas « La Divina », cantatrice grecque (New York, 1923 – Paris, 1977)
Surnommée la Divina, la cantatrice Maria Callas a bouleversé l’interprétation lyrique par la force dramatique avec laquelle elle imprégnait tous ses rôles. Elle a abordé un répertoire très vaste grâce à une voix au timbre et à l’étendue exceptionnels, mais aussi grâce à sa capacité époustouflante à intégrer de nouveaux rôles. Sa voix légendaire, ainsi que le personnage public qu’elle a construit au fil de ses meilleures années sur scène, font de Maria Callas l’une de plus grandes cantatrices du XXe siècle.
D’origine grecque et née à New York de parents immigrés, Maria Callas découvre le chant par la radio et les retransmissions des opéras du Metropolitain que sa mère lui fait écouter à la maison. Elle prend quelques leçons de piano, mais c’est surtout en chantant qu’elle est repérée pour un grain particulier et une musicalité rare. La musique devient vite son échappatoire : elle est une enfant solitaire et se sent mal aimée dans cette famille décomposée, comme elle a raconté plus tard au cours de sa vie.
Après la séparation de ses parents, Maria Callas rentre en Grèce avec sa mère. Elle y prend des leçons de chant et finit par intégrer le Conservatoire d’Athènes, dans la classe d’Elvira de Hidalgo, qui deviendra également sa confidente. Maria Callas travaille avec une détermination rare, et commence rapidement à assurer les petits rôles à l’Opéra national grec. Elle entame une carrière professionnelle à 17 ans dans l’opérette Boccaccio de Franz von Suppé, enchaine des rôles dans l’Opéra, et pendant la guerre, donne des récitals pour les soldats allemands et italiens pour gagner de l’argent. A la Libération, elle décide de repartir aux Etats-Unis et prend des distances avec sa mère, qui a pendant toutes ces années été son impresario en Grèce.
Une fois aux Etats-Unis, toutes les tentatives de Maria Callas de se faire engager dans une production échouent, mais la rencontre avec le chef d’orchestre Tulio Serafin lui ouvre la voie de la consécration. Serafin l’engage dans La Gioconda de Ponchielli à Vérone, et la fait venir en Italie. C’est avec Serafin qu’elle chantera dans Tristan et Iseult et la Walkyrie de Wagner, et apprendra en six jours seulement le rôle d’Elvira pour remplacer au pied levé Margherita Carosio dans Les Puritains de Bellini. C’est le moment clé de sa carrière, la reconnaissance unanime par la critique et l’orientation définitive de la Callas vers le bel canto et le répertoire italien : elle insuffle une énergie nouvelle aux œuvres de Cherubini, Donizetti, Bellini, Rossini et Verdi. C’est aussi à cette époque qu’elle rencontre son mari et impresario, Giovanni Battista Meneghini, qui gérera sa carrière pendant dix années les plus fructueuses de sa vie : Maria Callas est applaudie par le monde entier, notamment à la Scala de Milan, mais aussi au Covent Garden de Londres et au Metropolitan Opera de New York. Elle aborde ses plus grands rôles, dont Norma, son rôle fétiche. Maria Callas change aussi d’image : de constitution plutôt forte, elle entame une cure d’amaigrissement radicale, et se transforme en icône d’élégance ; la Diva est née, et sa vie privée devient publique.
Sa rencontre avec l’armateur grec Aristote Onasis marque le début d’une relation amoureuse qui finit par l’éloigner de la scène. Entre 1959 et 1965, elle n’apparaît que dans quelques rares productions à Paris, Londres et New York. Elle s’installe à Paris, donne de rares récitals et essaye de se convertir dans l’enseignement, mais sans grand résultat. Trahie par Onasis qui épouse Jackie Kennedy, et sa voix, désormais fragilisée et abimée, elle passe ses dernières années dans la solitude et meurt prématurément à l’âge de 53 ans.